L'infidélité: du plaisir sexuel sans perturber sa routine de couple en société

A moins d'avoir décidé d'être un couple libre sexuellement, l'infidélité est une rupture de confiance quelle que soit la nature du lien du couple, mariage, concubinage, pacs, vivant ensemble ou pas, ayant ou pas des enfants ensemble, famille recomposée....

L'infidélité peut être ponctuelle ou répétée conduisant alors à une vie parallèle à celle du couple.

Le sexe semble être la raison principale qui pousse à l'infidélité dans un couple.

Toutes les études montrent que les hommes n'ont plus l'exclusivité de l'infidélité, 35 à 55 % des femmes déclarent avoir eu une aventure extra-couple contre 50 à 70% des hommes. 

La société a longtemps culpabilisé les femmes en les rendant responsables de l'infidélité de leurs maris, le rapport sexuel ayant été présenté comme un besoin physiologique vital à assouvir. Dès lors les femmes épuisées, fatiguées dont la libido diminuait s'obligeaient à des rapports sexuels supposés empêcher leurs hommes d'aller voir ailleurs.

Le rapport sexuel n'est pas un besoin physiologique

Maslow a classé le sexe au bas de sa pyramide comme besoin primaire physiologique surtout comme moyen de reproduction. On a longtemps diffusé l'idée qu'une trop longue abstinence est contre nature et que la sexualité est nécessaire. Ceci a conduit à conclure que ce besoin considéré comme vital devait être assouvi avec toute personne consentante sans qu'il y ait des sentiments. Cela a permis de justifier les infidélité masculines, l'homme étant présenté comme incapable d'observer une abstinence sexuelle. Or si ce besoin est réellement physiologique il doit l'être autant pour l'homme que la femme. On sait que les convenances sociales empêchent les femmes de parler de leurs infidélités.

Médicalement, à part les pathologie d'addiction au sexe, il a été clairement établi scientifiquement que le rapport sexuel n'est pas un besoin physiologique. L'abstinence n'a aucune conséquences sur les organes vitaux, et il n'y a pas d'accumulation chez l'homme de sperme qu'il faudrait évacuer comme le voudrait la légende populaire. Pour preuve les gens qui se considèrent asexuels ou les personnes ayant vécu de longues périodes d'abstinence et qui n'ont pas eu de troubles physiologiques.

Evidemment le rapport sexuel quand il est satisfaisant a des conséquences bénéfiques sur le corps et le mental mais c'est un plus, ce n'est pas vital.

Pourquoi l'infidélité?

Tromper l'autre, c'est se prouver que l'on peut exister sans lui? La fidélité n'est-elle qu'un manque d'opportunités?

Les facteurs de l'infidélité sont: la routine du couple, l'arrivée des enfants qui accaparent le femme, femme qui devient mère aux yeux de son conjoint perdant toute sensualité à ses yeux, l'insatisfaction sexuelle, ne plus se sentir désiré, vouloir prouver sa virilité, expérimenter des pratiques sexuelles difficiles à envisager avec son conjoint ou tout simplement un désir physique sans qu'il y ait forcément un problème dans le couple.

Nous vivons dans des sociétés ou il y a une levée des tabous, une meilleure connaissance de son corps, une libération des mœurs, un détachement des morales sociétales et religieuses alors pourquoi ce manque de communication sur ces sujets qui pousseraient à aller voir ailleurs? Notamment la question des pratiques sexuelles qui revient le plus souvent dans les raisons invoquées.

Pourquoi ne pas mettre fin à une relation de couple qui apparait insatisfaisante?

Quand l'infidélité est ponctuelle, elle sera rarement avouée, et sera considérée comme un "accident" à l'insu de son plein gré qui ne doit pas briser le couple.

Mais quand la relation extra-couple dure avec connivence et complicité voire des sentiments naissants, pourquoi ne pas mettre fin à une union qui à priori ne répond plus aux désirs physiques et psychiques?

Les couples dont l'union s'est faite dès le départ sur des bases vénales, l'infidélité est consentie en contrepartie d'un statut social et un compte bancaire bien garni

Les couples qui ont des enfants en bas âges ou jeunes sont poussés par la société à conserver un foyer familial à leurs enfants.

Il reste tous les autres cas de couples, pourquoi restent ils ensemble?

Si pour certains la routine conduit à l'infidélité, elle est aussi nécessaire pour exister en société. Pouvoir vivre tous les rituels du quotidien en couple: fréquenter des amis, partir en vacances, sortir, effectuer des activités....
Ces couples n'imaginent pas faire tout ça en tant que célibataires ou en relation non stable.

L'essoufflement des rapports du couple est considéré comme un moindre mal si cela permet de conserver une apparence de couple en société. Des couples au sein desquels il n'y a parfois plus de sentiments amoureux s'accommodent ainsi d'une vie de couple terne et monotone en prenant du plaisir ailleurs, plaisir qui au fil du temps ne restera pas que sexuel.

La plupart des conjoints qui vivent ces relations extra-couples ne ressentent pas de culpabilité et déclarent même aimer leurs conjoints.

Est ce de la lâcheté? Faut-il désacraliser le rapport sexuel et vivre sa sexualité autrement en toute transparence?

Le rapport sexuel, un plaisir à assouvir sans contraintes?

Le rapport sexuel tend à devenir un moment de plaisir à expérimenter avec des personnes différentes sans engagement ni promesses à long terme. Les possibilités d'avoir des relations sexuelles d'un soir sont très nombreuses, aussi nombreuses que d'avoir des relations extra-couples durables.

Mais ces relations restent cachées, faut il alors changer notre conception du rapport sexuel?

Un phénomène celui de sex-friend ou sexe entre amis, né aux Etats-Unis consiste à avoir des rapports sexuels avec ses amis, sans contraintes d'engagement. Les adeptes de ce mode de sexualité considèrent que le rapport sexuel est un moment de plaisir à partager sans sacralité comme un repas ou un verre.

Les adeptes du sex-friend sont en général célibataires et quand ils ne le sont pas les deux partenaires sont au courant, ce n'est donc pas une relation extra-couple cachée.

Est-on prêt à accepter que notre conjoint puisse avoir une relation sexuelle avec quelqu'un comme ils iraient prendre un verre? ou est-il plus confortable de ne pas savoir qu'il est infidèle?

Cela pourrait être envisagé si la seule raison de l'infidélité était l'insatisfaction sexuelle, or c'est en général multifactoriel avec le sexe comme catalyseur, et là encore c'est plus confortable de ne pas chercher les vraies raisons qui poussent à l'infidélité.

Ilham Seghrouchni - Libre Parole