Le plaisir prostatique: Pourquoi les voies du plaisir anal sont-elles toujours aussi impénétrables?

Pour beaucoup d'hommes, mais aussi de femmes, le mot prostate est synonyme d'examen médical, de cancer et de troubles érectiles après traitement. Or cet organe permet d'atteindre un plaisir que beaucoup d'homme décrivent comme très puissant avec des sensations bien plus élevées comparé à celles éprouvées lors de l’éjaculation.

La prostate est un organe sexuel masculin externe, c'est une glande exocrine de l'appareil génital masculin. Sa fonction principale est de sécréter une partie du liquide séminal, l'un des constituants du sperme, et de le stocker. 

Elle a aussi pour rôle de préparer l'éjaculation, la contient sous tension, jusqu'à la libérer en relâchant progressivement la pression. Elle contrôle ainsi tout le processus pré-éjaculation. Ce rôle reste mal connu car seul le pénis apparaît comme agissant dans l'éjaculation et l'orgasme.

C'est une des raisons pour lesquelles l'orgasme masculin reste associé au pénis via la fellation, la pénétration et l'éjaculation. Or l’homme, comme la femme, a plusieurs zones érogènes plus ou moins connues et plus ou moins assumées.

Les zone érogènes masculines

Il y a les zones érogènes classiques telles que les organes génitaux, le cou, les oreilles...

Mais potentiellement tout le corps est érogène, il faut communiquer pour connaitre mutuellement ces zones dans le couple

Le tabou de la zone érogène anale

L'anus est une zone très innervée donc érogène. Le plaisir annal reste tabou aussi bien chez la femme que l'homme.

Certaines femmes vont associer cette sexualité à une humiliation ou à une domination, l'homme a surtout peur qu'une telle demande et le plaisir ressenti soient associés à l'homosexualité par sa partenaire.

L'anus permet des plaisirs à deux niveaux:

- le plaisir anal par stimulation de l'anus sans pénétration, c'est l'anulingus

- le plaisir prostatique obtenu au niveau du point P aussi bien avec ou sans pénétration:

• être à l'écoute de son corps: une sensation au niveau de la prostate peut être ressentie durant l'éjaculation
• petites pressions sur le périnée qui diffusent jusqu'à la prostate
• pénétration avec le doigt qui ira légèrement masser la prostate, la prostate reste un organe sensible et fragile.

L'orgasme prostatique procède du même processus cérébral que l'orgasme suite à une éjaculation. Il se traduit par des ondes de décharge liées aux intenses tensions neuromusculaires. Les contractions vont déclencher de fortes vibrations au niveau des organes génitaux. La sensation prostatique est émise de l'intérieur et n'a pas de signe extérieur associé comme l’éjaculation, même si parfois l’orgasme prostatique finit par une éjaculation.
Comme pour la sexualité en générale et au niveau anal en particulier il y a une hygiène et une préparation à respecter pour enlever l’appréhension du dégoût associé à l'anus

Techniquement cela procède ensuite du même doigté que la stimulation du point G chez la femme, et là encore un minimum de connaissance anatomique s'impose.

Cet article "Comment faire un très, très bon massage de la prostate ? explique les étapes pour une stimulation du point G réussie

Plaisir anal et virilité

Explorer à deux ou seul sa prostate donne un sentiment de perte de virilité à certains hommes. Si beaucoup a été fait pour que les femmes assument leurs plaisirs et leurs corps via des campagnes de sensibilisation, très peu est fait auprès des hommes hétérosexuels pour qu'ils s'approprient leurs corps et n'associent plus l'anus à l'homosexualité. 

La voie anale comme source de plaisir reste un tabou aussi bien pour l'homme que pour la femme. Plus généralement les tabous sexuels, toutes pratiques sexuelles confondues, ont la vie dure au sein des couples, le manque de communication et la peur d'être jugé auront comme conséquences soit une frustration à vie soit un assouvissement de ce désir ressenti comme honteux ailleurs.

                                      

On en parle sur Maquis Pluriel le Mardi 6 Juillet 2021 en direct à 20h

Ilham Seghrouchni - Libre Parole