Lorsque l'on parle de contraception on pense à la pilule contraceptive et au préservatif, éventuellement au stérilet, or il y a une multitude de moyens contraceptifs peu connus. Et quel lien peut-il exister entre la contraception et l'épanouissement sexuel?
Les différents moyens contraceptifs
La contraception hormonale
- chez l'homme:
Il existe une seule méthode contraceptive hormonale validée par l'OMS, mais très peu utilisée. Elle consiste en l'injection d'énanthate de testostérone une fois par semaine.
- chez la femme:
Il existe 7 méthodes contraceptives hormonales
- la pilule contraceptive
- le stérilet hormonal
- l'implant contraceptif
- le patch contraceptif
- l'anneau vaginal
- l'injections contraceptive
- la pilule du lendemain
La contraception mécanique
- le préservatif masculin
- le préservatif féminin
- le stérilet au cuivre
- le diaphragme couplé à un gel spermicide
- le coït interrompu
Pourquoi y-a-t-il si peu de moyens contraceptifs hormonaux masculins.
La contraception hormonale consiste à bloquer la production des spermatozoïdes chez l'homme et à bloquer l'ovulation chez la femme. Le cycle de la femme est plus régulier avec un ovule à bloquer alors qu'il faut bloquer plusieurs millions de spermatozoïdes. Mais la principale raison reste culturelle, toute action hormonale sur le cycle reproducteur masculin est perçue comme une atteinte à la virilité.
La pilule contraceptive, fonctionnement et contre-indications
Fonctionnement de la pilule contraceptive
Jours 1 à 5: Le premier jour des saignements menstruels est considéré comme le jour 1 du cycle. Les règles peuvent durer entre 3 et 8 jours
Jours 6 à 14: Lorsque les saignements cessent, l'utérus se prépare à l’éventualité d’une grossesse. La paroi utérine devient plus épaisse.
Jours 14 à 28: L’ovule, libéré par un des ovaires autour du 14e jour, commence son parcours en direction de l’utérus.
Si des spermatozoïdes se trouvent dans la trompe de Fallope, la fécondation peut se produire. Dans ce cas, l’ovule fécondé tente de s’implanter dans la paroi utérine.
Si l’ovule n’a pas été fécondé ou si l’implantation n’a pas eu lieu, des changements hormonaux signalent à l’utérus de se préparer à évacuer sa couche interne, l’ovule se détériore alors, et les deux sont évacués en même temps. Ce sont les règles, et un nouveau cycle recommence.
Pendant les 14 premiers jours le cerveau produit la FSH (hormone folliculo-stimulante) hormone qui va stimuler les ovaires et favoriser la sécrétion d'œstrogènes et aider à la croissance du futur ovule.
Après l'ovulation une autre hormone secrétée par le cerveau entre en jeu la LH (hormone lutéinisante) qui provoque l'ovulation. L'ovaire secrète de la progestérone qui épaissit la paroi de l'utérus pour le préparer à une éventuelle grossesse.
La chute des taux sanguins d'estrogènes et de progestérone provoque des saignements de l'endomètre, ce sont les règles.
Les taux d'estrogènes et de progestérone vont par feedback agir sur le cerveau pour réduite les secretions de FSH et LH
C'est ce que l'on appelle l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien qui est contrôlé par des hormones mais aussi par l'environnement, stress, alimentation...
La pilule contraceptive agit au niveau de cet axe.
Action de la pilule contraceptive
La pilule va agir en empêchant l'ovulation et en réduisant la mobilité des spermatozoïdes
La plupart des contraceptifs oraux contiennent un estrogène et un progestatif de synthèse qui vont bloquer la production de FSH et de LH par le cerveau et, donc, l'ovulation. Elles réduisent aussi la mobilité des spermatozoïdes en épaississant les sécrétions du col de l’utérus.
Contre-indications
La pilule est un médicament, donc avec des effets secondaires et des contre-indications. Il faut un suivi médical régulier et une prescription médicale. La complaisance de certains médecins qui envoient des ordonnances sans consultations de contrôle et le fait de la prendre tous les jours a fait oublié que c'était un médicament. Les événements graves d'accidents cardio-vasculaires associés aux pilules de 3e et 4e générations en 2013 l'ont rappelé.
Les œstrogènes sont les composés potentiellement dangereux dans la pilule
Ils modifient la coagulation du sang peuvent favoriser la formation d’un caillot dans une veine c'est l'accident thrombo-embolique, 40 cas pour 100 000 femmes.
Rappelons que Astra Zeneka a provoqué 30 cas sur 5 Millions de vaccinés et on a procédé à une suspension. On a ainsi pu mesurer le deux poids deux mesure et l'indignation sélective médiatique.
Ils vont également augmenter les risques d'accidents vasculaires cérébral, ainsi les femmes qui ont du diabète, une hypercholestérolémie et une hypertension doivent se tourner vers des pilules exclusivement progestatives dont l'inconvénient est de provoquer chez certaines femmes des saignements entre les règles.
Le tabac ne fait pas bon ménage avec la pilule dès 35 ans, et là aussi l'information n'est pas diffusée, même par certains médecins.
Un cancer de l'utérus ou du sein est une contre-indication totale à toute contraception hormonale.
Contraception et épanouissement sexuel
En 1956, le docteur Grégory Pincus, professeur américain de l'université Harvard, met au point la première pilule contraceptive. Il faudra attendre la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 pour qu'elle soit autorisée en France. Le député Neuwirth raconte qu'après avoir exposé ses arguments le général de Gaule a dit :Vous avez raison, transmettre la vie est important. Il faut que ce soit un acte lucide. Continuez !
La contraception a permis aux femmes d'avoir un contrôle sur leurs corps, cette autorisation de mise sur le marché et sa légalisation ont accompagné les mouvements de libération sexuelle au début des années 1960. Les femmes peuvent désormais penser à la sexualité en dehors de la reproduction et n'ont plus le stress d'une grossesse non désirée.
La pilule contraceptive a donc permis l'épanouissement sexuel, mais qu'en est il aujourd'hui?
Elle le permet toujours aux femmes qui peuvent l'utiliser, la femme est en total lâcher prise durant le rapport sexuel et ne pense pas à sa contraception qui agit sans qu'elle s'en rende compte.
Mais avec l'augmentation des pathologies métaboliques, il y a de plus en plus de femmes qui ont des contre-indications et qui ne peuvent plus prendre de pilules contraceptives. Elles sont alors orientées vers des contraceptifs mécaniques. Ces contraceptifs ont certes une efficacité contraceptive mais requiert une préparation et une anticipation, il n'y a plus de spontanéité durant le rapport sexuel, que ce soit le diaphragme ou le préservatif. Le stérilet à cuivre semble être une meilleure alternative mais il provoque chez certaines femmes des saignements intempestifs et irréguliers qui là encore compromettent la spontanéité des rapports sexuels.
Il faut que la contraception soit confortable pour pouvoir vivre pleinement le plaisir à tout moment sans être limité par la logistique de préparation du contraceptif.
Des rapports sexuels dont les préliminaires sont interrompus par la préparation de tel ou tel contraceptif mécanique aboutissent à moins d'orgasmes et donc moins d'épanouissement sexuel, c'est la raison pour laquelle il faut que la recherche d'une contraception masculine hormonale continue et que celle déjà validée soit encouragée.
Par ailleurs pour les femmes qui peuvent prendre la pilule, être la seule à porter la responsabilité de la contraception est une charge mentale supplémentaire. Chaque année, les oublis de pilule sont responsables d'un quart des interruptions volontaires de grossesse. Et plus de la moitié des grossesses non désirées est due à une contraception mal adaptée ou à un oubli de pilule.
Il y a également des femmes, sans forcément avoir de contre-indications, qui ne souhaitent pas prendre des hormones des années durant. Là se pose la question du "partage de contraception".
A un certain âge et après avoir fondé la famille que l'on souhaitait, il est peut être temps d'envisager une contraception définitive de part et d'autre.
Des femmes se retrouvent ainsi sans choix pour leur contraception en France et à travers le monde, dans certains pays beaucoup de femmes n'ont pas accès à la contraception et subissent encore des grossesses non désirées ou des avortements clandestins dangereux. L'épanouissement sexuel n'est plus une priorité.
Rien n'est acquis, le combat continue partout.
Ilham Seghrouchni - Libre Parole
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